Lors d'une réunion dédiée aux investisseurs, les équipes de Comgest Growth America ont présenté leur stratégie d'investissement sur le marché US.

    Achevé de rédiger le 12 janvier 2018

    Les analystes et gérants de Comgest Growth America ont profité de ce début d’année pour présenter leur stratégie d’investissement sur le marché américain. Si les équipes menées par Christophe Nagy, gérant principal de la stratégie États-Unis de Comgest, mettent en œuvre une stratégie de « stock-picking » (analyse et évaluation des entreprises), ils ont toutefois ouvert leur conférence par une présentation de l’environnement macroéconomique US.

    Quels sont les scénarios macroéconomiques envisagés ?

    Christophe Nagy. « Deux scénarios sont envisageables pour 2018 et 2019.

    Le premier, qui est selon nous le plus probable, montre une poursuite du cycle économique américain. La réforme fiscale portée par Donald Trump et le coût du travail élevé vont amener les entreprises à investir massivement et à améliorer leur productivité. Les marges se maintiendraient à un niveau élevé. Par ailleurs, la consommation serait soutenue par la baisse des impôts. La hausse des taux courts pourrait être modeste (2 hausses anticipées en 2018) sous l’impulsion d’une Fed renouvelée et prudente.

    Même si ce scénario est privilégié, un autre, moins favorable, ne peut être complétement écarté. Les hausses salariales exerceraient une pression sur les prix et marges des entreprises ; par ailleurs, la reprise de la consommation pourrait être décevante par rapport aux attentes. En conséquence, la Fed remonterait ses taux plus fortement que ce qui est intégré dans les marchés, entraînant une correction des marchés. »

    Quelles entreprises faut-il privilégier ?

    Christophe Nagy. « Le fonds est actuellement investi au capital de 37 sociétés. Un chiffre qui présente pour nous le bon équilibre entre la volonté d’affirmer nos convictions d’investissement et la nécessité d’avoir une certaine diversification. Nous privilégions les grandes capitalisations et les entreprises de croissance. 85 % du fonds est ainsi constitué de valeurs qui ont entre 10 et 15 % de croissance anticipée. Ce choix est également motivé par une meilleure maîtrise de la volatilité. On souhaite, en effet, disposer d’un socle de valeurs plus résilient en cas de soubresauts des marchés. »

    Quels sont les secteurs les plus attractifs ?

    Christophe Nagy. « Nous ciblons des franchises avec des perspectives de croissance visible plutôt que les thèmes à la mode. Le terme de « franchise » désigne aux États-Unis une société disposant notamment :

    • d’une technologie différenciante dont elle est propriétaire ;
    • d’un réseau de distribution étendu qui leur donne un avantage concurrentiel fort ;
    • d’un effet de réseaux permettant de séduire les clients grâce à une base installée puissante.

    Notre stratégie d’investissement nous amène à être davantage investi sur certains secteurs comme ceux de la santé, la consommation et de la technologie. En revanche, nous ne sommes pas positionnés sur les entreprises du secteur du luxe, peu présentes aux États-Unis. Nous nous tenons également à l’écart des banques, des entreprises du secteur public, des télécoms ainsi que des entreprises de l’énergie offrant, à notre sens, peu de visibilité. »

    Pourquoi montrer autant d’intérêt pour les entreprises technologiques alors que les différentes valeurs sont déjà bien valorisées ?

    Justin Streeter. « Si on analyse plus en détail le secteur, on se rend compte que les entreprises ont un âge moyen de 37 ans, montrant ainsi une certaine robustesse. Dans le top 6 des plus importantes valeurs technologiques (Microsoft, Apple, Facebook…), une seule a été créée après l’an 2000. Ces 6 entreprises concentrent d’ailleurs 54 % des free cash-flow du S&P 500 Technology. Autre avantage et non des moindres, leur croissance est résiliente aux chocs financiers. En 2009, au cœur de la crise, elles ont réalisé une croissance de + 5,8 %. De même en 2015, année où ces entreprises ont affiché une croissance de + 3,2 %, alors que le dollar US s’appréciait de 20 %. Sur ce secteur, nous sommes aujourd’hui investis dans Microsoft, Alphabet ou encore Oracle. »


    Pour aller plus loin

    Le secteur de la grande distribution présente-t-il encore du potentiel ?

    Joshua Veit. « Amazon a profondément modifié le paysage du secteur de la grande distribution. 6 700 magasins physiques ont ainsi fermé en 2017, un chiffre record. Si les activités de vente en ligne sont vampirisées par Amazon, notre travail consiste à distinguer ce qui est réel et ce qui tient d’une peur excessive. Deux sociétés sont notamment en mesure de tirer leur épingle du jeu :
    • Walmart : avec 26 % de part de marché aux USA, l’entreprise est le leader des magasins d’alimentation. 90 % de la population américaine se trouve à moins de 10 minutes d’un magasin. Autre atout, ses revenus tirés du commerce en ligne augmentent significativement grâce à un service de « click & collect » très performant.
    • Costco : le modèle de la chaine américaine repose sur un système d’abonnement annuel. Ces « entrepôts » proposent une sélection limitée de produits mais à un prix très bas. Dans son secteur, la société dispose d’un avantage concurrentiel persistant et a été peu impactée par le rachat de son concurrent Whole Foods par Amazon. »

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